White Riot : Quand le Rock affronta le Néonazisme !
Le 5 août, plongez dans une des batailles les plus épiques de l’Angleterre : celle du rock contre une déferlante fasciste des années 70. Le premier long métrage et documentaire de Rubika Shah, “White Riot”, se présente comme le portrait-choc d’une génération d’artiste, unis pour faire bloc au racisme qui gangrène l’Europe.

Quand artiste enragé rime aussi avec engagé… Le 5 août, plongez dans l’une des batailles les plus épiques de l’Angleterre : celle du rock contre la déferlante fasciste des années 70. Le premier long métrage et documentaire de Rubika Shah, “White Riot”, se présente comme le portrait-choc d’une génération d’artistes, unis pour faire face à une recrudescence d’un racisme qui gangrène l’Europe.
Une petite leçon d’histoire de la musique contre le néonazisme…
Le mouvement “Rock Against Racism” (RAR) est un phénomène foudroyant trop vite oublié dans l’histoire du Rock. Dans une société en quête d’identité, des mouvements d’extrême droite comme le “National Front”, apporte toutes les mauvaises réponses en pointant du doigt les origines de certains comme étant les auteurs des maux d’un pays. Heureusement, l’art se révèle, une fois de plus, être un contre argument de poids face aux politiques extrémistes, et son influence est utilisée à bon escient, car la culture restera le pire ennemi de l’oppression ! White Riot, c’est la diffusion d’un message musical de paix et un outil d’apprentissage pour la jeunesse qui s’arme contre l’obscurantisme.
Le documentaire White Riot emprunte son titre au célèbre premier morceau délivré par le groupe The Clash dans son album éponyme sorti en 1977. Soit, une année après l’émergence du mouvement “Rock Against Facism” dans les rues d’un Royaume-Uni où les néonazis grandissent en nombre.
Jusqu’en 1982, les activistes de RAR enchaînent les tournées avec un message d’amour visant à dissuader la jeunesse de tomber dans la haine raciale malheureusement endiguée par certaines figures de proue de l’industrie musicale comme David Bowie qui se permettait d’exprimer sa fascination pour Hitler. Dans des interviews pour Playboy, la star de Space Oddity aurait déclaré :
« Je pense que la Grande-Bretagne pourrait bénéficier d’un leader fasciste. Après tout, le fascisme c’est du nationalisme … Je crois fermement au fascisme, les gens ont toujours répondu avec plus d’efficacité sous une direction régimentaire. (…) Adolf Hitler était la première rock star . » David Bowie reviendra sur ses paroles plus tard, mais ce n’est qu’un mauvais exemple parmi tant d’autres.
Ainsi, une contre-attaque s’est organisée. En novembre 1976, le premier concert du mouvement Rock Against Racism a lieu dans un pub, le Princess Alice dans l’East End de Londres. En tête d’affiche : Carol Grimes et Matumbi. Le phénomène gonfle, puis explose avec de l’arrivée dans les rangs de nombreuses figures du reggae, de la soul, du jazz et du rock n roll qui viendront s’ajouter à des line-up légendaires. Ensemble, ils parcourront l’Angleterre et ses pays voisins. A cette époque, assister à un concert de RAR, c’était une chance de voir des groupes mythiques comme The Clash, Steel Pulse, Tom Robinson Band, X-Ray Spex, Jimmy Pursey, Patrik Fitzgerald et Misty In Roots.
Évidemment, tout vous sera raconté plus en détail dans ce qui s’annonce être un fabuleux documentaire…
Un premier essai réussi pour Rubika Shah ?
Il faudra attendre le 5 août pour le savoir. En tout cas, le jury du London Film Festival Awards de 2019 lui a déjà attribué une récompense dans la catégorie meilleur documentaire de l’année. Un sujet salué par la critique, car “trop vite oublié”, selon Rubika Shah, qui avait besoin de raconter et documenter ces faits marquants :
« C’est l’histoire de RAR Carnival des Clash et toutes les personnes qui sont derrière. Ce qu’ils ont dû traverser pour le mettre en place. Quand 100 000 jeunes ont marché de Trafalgar Square jusqu’à Victoria Park, pour lutter contre l’extrême droite. Quand j’ai commencé cette aventure pour raconter cette histoire, j’étais juste désemparée que cette histoire n’avait encore jamais été racontée. Mes films parlent toujours de la culture de la jeunesse, de la musique et le pouvoir des arts sur la vie des gens. »
« J’espère que les gens vont prendre exemple sur ce qu’il s’est passé à la fin des années 70 et le mettre en parallèle avec des événements actuels. »
Aujourd’hui, les amateurs de musiques antiracistes continuent d’organiser des concerts, des festivals et des rassemblements pour soutenir le multiculturalisme à travers le monde. Ils mettent en garde les jeunes contre les dangers de la haine néo-fasciste. Ce documentaire contribue à ce que le Rock ne cesse jamais sa lutte contre le racisme.